Goffin tire la sonnette d’alarme après sa victoire dans une ambiance plus qu'hostile : “Ça va trop loin, c’est de l’irrespect total”
C’était l’un des gros combats de la journée de mardi. Dans un match démarré bien plus tard que prévu, pour cause de pluie, David Goffin a fini par renverser un Giovani Mpetshi Perricard héroïque (4-6, 6-4, 6-3, 6-7, 6-3 en 3h30). Sur un court 14 volcanique qui a parfois plus fait penser à un stade de foot qu’à un terrain de tennis, Goffin a réalisé un match très costaud (56 coups gagnants, 27 fautes directes), frustrant son adversaire et le public par la même occasion. Balbutiant depuis des mois, il semble avoir retrouvé son meilleur niveau au meilleur des moments.
Qualifié pour le second tour, l’ex-7e joueur mondial a tenu à revenir sur l’accueil reçu sur le court 14. En effet, l’ambiance a été, pendant plus de 3h, d'une hostilité rare. Le public français ne s’est pas contenté d’encourager bruyamment son joueur, puisqu’il a également hué avec ferveur un Belge au comportement irréprochable. Ce genre d’images, quoi qu’on en dise, ne fait jamais plaisir et il semble que les fans français aient franchi la ligne rouge ce mardi.
Chambrant le public au moment de sa victoire, Goffin s’est avoué très remonté en conférence de presse. Questionné à ce sujet, il a expliqué : “Il va falloir que je fasse attention à ce que je dis. Quand on se fait insulter pendant trois heures et demie, il faut bien charrier un peu le public. Clairement, ça va trop loin, c'est de l'irrespect total. C'est vraiment trop. Ça devient du foot, bientôt il y aura des fumigènes, des hooligans et ça se battra dans les tribunes.
Ça commence à devenir ridicule. Certains sont plus là pour foutre le bordel que pour mettre l’ambiance. [...] Aujourd'hui, quelqu'un m'a craché son chewing-gum. Ça devient compliqué. C'est pour ça que j'ai voulu rester calme. Si je commence à m'énerver là-dessus, ça peut me déstabiliser. Quand on a 3h30 avec le public qui te tape sur la tête, tu es content de charrier deux secondes. Ils l'ont mérité.”
Insistant sur la gravité des actes commis, il a expliqué ne pas être le seul à se plaindre : “Beaucoup de gens se plaignent, beaucoup d'arbitres qui estiment qu'il y a beaucoup d'irrespect. C'est l'écho qu'il y a beaucoup dans le vestiaire et dans les instances ATP. Il va falloir faire quelque chose là-dessus. [...] Je pense que ça ne se passe qu'en France. À Wimbledon, évidemment, il n'y a pas ça. En Australie non plus. Et à l'US Open, c'est quand même plutôt tranquille. Ici, c'est vraiment une ambiance malsaine."